mercredi 5 février 2014

I. Le corps

                     Femmes nues aux chats 1897 98 Felix Vallotton Félix Vallotton
                                  Femmes nues aux chats, Félix Valotton, 1897-98 

Je savais que mon blog allait contenir n'importe quoi.
Prendre conscience de son corps n'est pas évident. L'accepter comme il est encore moins.
On peut se trouver pas trop mal avant de sortir à cet instant où on se regarde une dernière fois dans le miroir puis quand on est avec d'autres filles notamment et qu'on vient à croiser un miroir, l'affaire se complique. C'est là qu'on se dit « Ah bah merde je suis deux fois plus grosse, plus petite, maigre, grande, chevelue ? ». Seule, on ne peut pas juger, sans élément de comparaison, comment peut-on savoir se situer ? On ne peut pas, il faut les autres. Les autres cet enfer qu'il disait. Pour moi, une seule chose n'a pas besoin de la comparaison, c'est la beauté. Ce qu'on trouve beau nous serre cœur, nous émeut au premier clin d'oeil, les autres n'existent plus.

Desfois j'aime bien mon corps, des fois je le déteste. Je pense que nous sommes pleins dans cette situation ou peut-être je me trompe. Pourtant c'est qui nous présente aux autres cette enveloppe corporelle, elle est nous puisqu'il nous supporte depuis notre naissance, comme une éponge il se souvient de ces moments de bonheur, de désespoir quand on s'est moins occupé de lui, de privations, de ces moments où on ne s'occupe plus de lui car on ne s'occupe plus de notre personne. Il dit tout de nous. On ne triche pas avec ou alors pas longtemps, avec la maladie, la vieillesse, la prise de poids.

Accepter son corps c'est accepter qui on est et ce qu'on a vécu. C'est aussi accepter quand il est nu et non caché sous des couches de vêtements. Je ne sais pas du tout comment les autres perçoivent leurs corps, j'en parle très peu avec les personnes autour de moi. Je n'ai pas non plus à me mettre nue devant eux (encore heureux), je peux rester pudique et ça me va très bien comme ça.

Quand je suis partie en voyage en Islande avec une amie, nous avons décidé d'aller à la piscine (trop chouette, 2 euros, plein de bains différents, hammam...) seulement, il faut se doucher tout nue avant d'y accéder. Et attention dans notre routard, c'était bien écrit que les étrangers qui ne le faisaient pas se feraient mal voir. On y est donc entrer naïvement en s'imaginant qu'il y avait des cabines douches ! Que nenni ! A poil comme des vers ! Je dois avouer que j'ai eu un gros gros moment de panique, comment j'allais faire avec ce corps et ses kilos devant tant d'inconnues ? D'abord, on ne s'est pas mises au même endroit avec mon amie, laissant à chacune le soin de gérer ça et de se rejoindre après. Alors oui la première fois ce fut assez bizarre mais on s'y fait assez rapidement, il y a de tout biensûr comme dans la vie, des jeunes, des vieux, des gros, des minces, des grands, des petits.

Personne, ne juge, les regards sont là comme dans la vie mais ne sont ni appuyés ni malveillants. En vrai boulet, je ne suis pas arrivée à prendre le savon à disposition, une très jolie blonde est venue me montrer avec le sourire, genre normal, pas de mépris, pas de « je veux montrer mon corps de rêve ».
Des gens sont là entre amies, en famille. On est là, comme toutes les autres, à marcher nue des casiers de vestiaire à la douche, à se doucher avant de se relaxer à la piscine, on n'est pas là pour se comparer entre nous.


Et putain ça fait vachement de bien, de se sentir juste normale, juste soi avec son corps tout comme les autres. Si c'était comme ça en France, aurait-on un autre regard sur l'autre ? Probablement puisqu'on aurait l'habitude de voir des corps différents depuis toujours.

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